04 juillet 2010

J'essuie les plâtres

-"Oh quelle croupe..." Il a murmuré quand je me suis baissée pour ôter mes talons. Il y avait dans sa voix un filet libidineux qui m'a déplû, mais je n'ai rien dit et j'ai ôté ma jupe. Il a soufflé lourdement derrière moi et à semblé se reprendre quand je me suis tournée, la jupe au bout des doigts et un sourcil haussé.
-"Bien, allonge-toi là. Tu as pris de quoi t'occuper? Je suis un long."
-"J'ai des magazines et mon iPhone, je survivrai." je l'ai rassuré.
Moi rassurée je l'étais moins en regardant où il me demandait de m'allonger. Un grand plan de travail en alu comme on en trouve dans les boucheries avec juste un drap blanc plein de traînées aux coloris douteux pour m'isoler du froid du métal.
Mais comme je m'étais promise de pas laisser tomber une fois de plus un boulot pour de mauvaises raisons, je suis allée m'installer. Il m'a tendu un tout petit string en me disant : tiens, pour l'hygiène. Je l'ai enfilé en essayant de ne pas trop penser, genre, il avait déjà été porté ce truc ? Et vu l'état de l'atelier, nettoyé ? Mais j'avais promis. J'ai serré les dents en abandonnant mon popotin à l'artiste. Au début il ne s'est rien passé, il m'a tourné autour, admirant la marchandise avec des soupirs un peu gênant, il m'a frôlé la cuisse une ou deux fois, à la recherche d'un capiton, que sais-je, et entre ses dents, il murmurait, parfait, parfait impeccable. Puis il a agité des trucs et des machins dans mon dos. J'osais pas trop me retourner, alors je gardais les yeux mi-clos et j'écoutais très fort, sans comprendre ce qui allait m'arriver.
Et puis c'est venu, soudain, inattendu, j'étais pas préparée. Une sensation glacée au début, et collante. Gluante même, comme s'il m'avait posé une limace sur la fesse gauche. j'ai poussé un petit cri.
- "Bouge pas, bouge pas j'te dis, tu vas tout faire partir..." il a haleté," Oh c'est si bien parti bouge pas."
Et il s"est lancé dans une litanie étrange comme "l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux", mais version : "l'homme qui parlait au siège de Framboise".
Ça a dû fonctionner car malgré le malaxage glacé qu'il infligeait à mon arrière-train, je me suis endormie. Quand j'ai rouvert les yeux, j'avais bavé sur l'écran de mon iPhone et j'avais le bas du dos pris dans un moule tout rigide.
- Maiheu...
-" T'as soif ? C'est bientôt fini." a-t-il dit en tapotant le carcan qui couvrait mes arrières d'un geste familier. En m'apportant le verre d'eau, j'ai vu que sous sa barbe hirsute d'artiste il avait le sourire niais de l'homme qui vient de jouir et sous ses mèches de cheveux un peu gras, les cernes de l'orgasme qui allaient avec. Vraisemblablement la séance avait été fructueuse.

"Mais tu vas en faire quoi au juste ?" L'ais-je interrogée tout en me rhabillant , en regardant circonspect le premier moule de mes fesses qui reposait sur la table que je venais de quitter.
"Je veux sculpter un poème. Tu sera la muse de son fondement. " a-t-il bavouillé mes yeux soudain perdus dans le vide.
"Oh... C'est beau..." ais-je soupiré un peu émue d'être un peu dans la création d'une telle oeuvre. "Quel poème ?"
"La Vénus Anadyomène de Rimbaud."

Je l'ai giflé et je suis partie.
Soudain mon cul me grattait.



Billet écrit de ma baignoire, les fesses faisant trempette dans une décoction d'huiles essentielles de lavande et de camomille. Mes fesses, mes jolies fesses, toutes couvertes de boutons...

Image : Herb Ritts (j'allais pas mettre les miennes et ça plaira à Gabriel)

3 commentaires:

peuples a dit…

un peu trop culturel à mon goût !

Anonyme a dit…

Désolée, si tu veux demain je fais une branlette espagnole un supporter de l'équipe de France, ça redescendra le niveau et ça remontera le sujet vers mes seins. :)

Anonyme a dit…

J'aime bien le culturel moi ...
Mais je n'avais pas de maillot de foot.

mad.