21 juillet 2009

And now, something totally different.

Je pourrais éventuellement vous raconter mon dîner de vendredi soir, la nuit qui suivit et la messe d'adieu à Kelly de dimanche. Mais chacun de ces événements me laisse un goût amer à la bouche. Je les passerai donc sous silence jusqu'à nouvel ordre.

Ce matin cependant, j'étais au rayon lingerie d'un grand magasin. Pas mon lieu de prédilection pour la lingerie fine mais là je cherchais des gaines à offrir à ma concierge pour son anniversaire.
Je me promenais donc avec émerveillement au milieu de ce qui me semblait être une collection de tentes, et quand j'eus trouvé mon bonheur (enfin, celui de madame Gredu) j'allais tout de même jeter un œil aux bikinis.

J'inspectais un Princesse Tamtam en me disant qu'il ferait bien sur Phryne (jusqu'à ce que je me rappelle que Phryne ne met que des maillots une pièce qui lui descendent à mi-cuisse) quand quelqu'un m'accrocha le bras.

- Oui ? soupirais-je en me dégageant sans douceur d'entre les pattes d'un monsieur pas franchement repoussant mais somme toute assez laid.
- Je cherche mes amis.
J'ai regardé le type un peu surprise.
- Mais je ne connais pas vos amis.
- Je peux être ami avec toi ?
- D'accord. Alors en fait, je vais t'expliquer un truc :  traîner au rayon maillot de bain féminins durant les soldes quand on est un homme, c'est limite suspect.
- Ah ?
- Oui.
- Alors tu veux pas être mon amie.
- Non. Mais tu devrais aller voir par là... l'ais-je pointé vers le rayon des gaines et des soutifs qui ressemblent à des montgolfières.

Il m'a remercié et il est parti.

Ça me rappelle donc qu'un jour, j'avais fait un petit guide pour éloigner les dragueurs à la noix.

L'été battant son plein (enfin, tout dépend où vous habitez mais on ne va pas pinailler), il me semble dans l'intérêt de tous de vous rappeler ces quelques conseils pour écarter vite, bien et avec classe les dragueurs décérébrés.

Vous savez, ces choses moches et généralement peu esthétiques qui, tels des moustiques un soir d'été, s'agglutinent autour de nous, jeunes et pures demoiselles, dès les premiers rayons de soleil.

Étudions ensemble les cas de figure les plus courants.

Tous d'abord : la rue, les terrasses de café et les transports en commun.

Tout lieu public où un admirateur inopportun pourra s'arrêter et vous demander si ça vous ennuie qu'il s'assoie près de vous.

Ne lui dites pas non. S'il est mal éduqué il va mal le prendre et vous insulter (s'il était bien éduqué il ne serait pas en train de vous draguer).

Ne lui dites pas que quelqu'un va arriver si ce n'est pas vrai, s'il est un tant soit peu malin il attendra et verra bien que non.

Au contraire ! Laissez le s'asseoir, engagez la conversation et tâchez très vite de lui parler de vos hémorroïdes, de votre quatrième divorce, ou de vos problèmes d'incontinence. Résultat garanti.

Ensuite, en boîte. Ou dans une soirée un tant soit peu animée. Il se trouvera toujours un idiot pour se mettre en face de vous pendant que vous dansez, et ce, dans l'unique but de vous lancer des regards humides et concupiscents puis finir par vous attraper par le bras et vous gueuler dans l'oreille un "Comment t'es trop jolie, sa mère" ou autre platitude ("ouah t'es trop belle en fait" )

Ne lui tournez pas le dos, il vous mettrait une main aux fesses.

Soit vous êtes avec une amie. Le cas échéant, jetez vous sur elle et roulez-lui une pelle monumentale. Répulsif garanti. Au pire comme 33% des mâles français il fantasmera le reste de la nuit sur une relation à trois mais il ne s'approchera plus.

Solutions deux, plus amusante et moins risquée : vous n'êtes pas avec une amie.

Donc : collez-le en retour, faites votre chaudasse de la mort qui tue, roulez des hanches à en faire pâlir Shakira de jalousie et quand il est est bien chaud, (limite fondu, généralement ça se voit aux fort disgracieuses petites gouttes de sueur qui commencent à perler sur son front) demandez lui de vous offrir un verre. Pendant que monsieur dragueur à la noix est au bar, allez voir les vigiles en leur expliquant l'air terriblement outrée que ce goujat vous a peloté les seins.

Derniers cas de figure : le drageur intello. Cocktail chic, vernissage, rayon beaux livres de la librairie, musée.

Vous n'êtes à l'abri nulle part.

Il s'amène, une coupe de champagne à la main, il vous aborde en vous demandant votre avis sur ce débat fumant à propos de la question ontologique de la vérité selon Badiou. Ne vous méprenez pas, il se fout éperdument que vous compreniez la question ou pas, et répondre du tac au tac que la dernière interview de Cindy Sander à ce propos était tout simplement fantastique ne fonctionnera pas.

Forcez-vous un peu et vomissez sur sa veste.

Si vous n'y parvenez pas ou si votre mère vous regarde en fronçant le sourcil, feignez un haut-le-cœur et dirigez vous vers les lieux d'aisances les plus proches en prétextant des nausées étranges depuis cette nuit très arrosée en compagnie de "placer ici le nom d'une célébrité quelconque". En revenant tâchez de reprendre la conversation en ayant cet l'air stupidement béat qu'arborent généralement les futures mamans, l'animal trouvera bien vite une excuse pour s'esquiver.

Voilà. Ne me remerciez pas.
Je vous laisse, je dois... euh... aller recoller les morceaux.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel dommage que mon concierge soit un homme, je n'avais jamais pensé à cette excuse...

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le koala a dit…

Je me dis, en lisant ça, qu'il serait quand même bougrement temps que vous autres les femmes réfléchissiez à un moyen de récompenser ou de gratifier d'une quelconque manière les garçons bien élevés qui ne vous abordent pas.

(et qui se contente de baver gentiment, à vingt mètres de distance, mais sans faire scier cependant).

je sais pas moi.Vous pourrez pas nous draguer une fois de temps en temps ??