08 mars 2009

Mise en abyme.

Hier j'étais assise avec Gab' et on discutait.

Il m'a dit "Et la journée de la femme, ça t'inspire quoi ? "
J"ai répondu "Ben d'habitude rien, mais là on m'a proposé une interview. C'est pertinent : je suis une femme. J'ai fait ça avec Antoine, c'était sympa. Et puis il faut bien montrer l'exemple, je suis une femme libérée après tout."

Gab' a fait un drôle de petit bruit et est devenu écarlate. 
Au début j'ai cru qu'il avait juste avalé de travers. 
En fait il riait à s'en exploser la rate.
Je comprends vraiment pas pourquoi.

7 commentaires:

Ant. a dit…

Chère Framboise,

Je suis flatté que vous ayez trouvé ça 'sympa'.
Je dois avouer que j'ai bien aimé aussi, même si parfois vous serrez un peu fort. Enfin, c'est assez nouveau pour moi, je pense qu'il faut que je m'habitue.

Bien à vous,

Anonyme a dit…

Mais quel est le con qui a dit que les framboises ont des grains ?

(très intéressantes (et pertinentes) les questions du camarade Antoine)

Ant. a dit…

Tout le mérite revient à Framboise qui a su y répondre avec... doigté.

Anonyme a dit…

Ne cherchant pas à me vendre, malgré les démonialités qui vous prennent sur le tard, passé la demie-heure de midi, je ne célèbrerai pas vos orgueils.

Qui ne l'a pas fait ! Il me faudrait une inspiration surhumaine pour dépasser ces louanges par des métaphores nouvelles.

Déjà, tout est écrit depuis longtemps. Je devrais sans doute plagier. Ce serait presque une offense. Aussi, je détourne les yeux des icônes qui vous représentent en songeant à une vie autre.

Comment échapper à l'évidence ? Traverser des apparences mais pour quels ailleurs ?

Tarsis, au délà des confins est une bien austère destination même si l'abîme là-bas est infini.

Trop de matelots taciturnes, trop de prophètes déçus, tous fâchés, non seulement avec leurs dieux mais pire encore avec des déesses violentées, comme Arthur Rimbaud, leur frère.

Ils vous prendraient pour un ange comme il y a longtemps, ceux de Ghomorre. On vous voit mal prisonnière au milieu des flots lilas d'une rade, très loin.

Il y a bien une colline à Patmos. Mais c'est une si petite ile et d'un agreste surfait pour une Apocalypse. Vous n'y croiriez pas. Et puis, on ne vous voit pas bien dans ces robes de coton fleuries des Arianne d'aujourd'hui et qui ne transfigurent rien des brunes.
Elles seraient tellement jalouses ces mille filles lares.

Et je comprend Willy, un copain, mort il ya peu, qui n'a eu de régulière pour son malheur, non pas faute d'en manquer mais d'en avoir tant qu'il n'a su que choisir celle, parmi toutes, qui ressortissait à son rêve vénéneux d'amante blasphématoire.

Nous avons eu ensemble, un mois d'août affriolant des étés de jeunesse, lui et moi avec lui, nous seulement, un incroyable privilège de vivre des jours et des nuits durant avec des sylphides qui étaient venues près de nous en s'échappant des villes qui les enfermaient.

Timides d'abord, elles se sont dépouillées peu à peu de leurs vètements si légers pourtant, juste pour alanguir leurs blancheurs nues sur les herbes de notre clairière.
Nous n'avions rien à offrir. L'eau fraiche et des fruits ordinaires ne nous coutaient rien. Nous n'avions à nous, que notre inquiétante étrangeté d'artiste. Et on ne l'offre guère, on se la laisse prendre. Car rare qui en veut. Sans se concerter nous avons donc donné la seule chose qui les rendaient précieuses à nos yeux et, nous l'avons espéré, aux leurs :

Notre respectueuse indifférence. Nous leur abandonnions nos désirs les plus chers. Elles riaient de notre présence avant de se mettre à jouer comme les filles le font entre elles : Comparer avec faveur leurs attraits exhibés fièrement et discuter beaucoup. Des conversations sans fin. Leurs exploits quotidiens d'achéennes engagées à gagner de l'argent pour leur liberté.

Parfois, à voir tant les seins, les tailles minces, les toisons pubiennes frisées mais écourtées assez pour ne pas cacher la vulve, et leurs bouches bavardes, leurs yeux rieurs, parfois nous bandions, animalement. Et ça les faisaient pouffer, moqueuses de nos réflexes libidinaux. Finalement ça nous détendait. Comme Achille dans le gynécée du roi Lycomède, voila comme nous avons vécu, ces jours là.

Mais Willy mon ami s'est entristé profondément de réaliser, sans qu'il ne s'en rende compte, son phantasme le plus inouï.

Un fantasme charnel, une fusion délirante et cruelle, tellement extatique, qui n'a pas cessé. Plaisirs fous mais douleur aussi, auxquels il s'adonnait. Mais le rêve d'une très jeune femme de rêve se révèle si prenant, intenable tension.
Lancinante, mordante, exténuante la démence de l'amour fou, toujours blesse, et quelquefois, tue.

Ça ne vous aurait pas plu, je crois, trop middle class nos élégantes naturistes et bavardes.

Peu fier, notre aujourd'hui n'est pas assez fauve et le poète fait rire. Les jardins même les plus naturellement agencés comme un paysage d'Angleterre au soleil ennuient les belles. Et les lacs menteurs, pourtant majorés des demeures splendides et secrètes, ne forcent plus les serments éternels, seulement sont-ils d'efficaces décors lors d'un spectacle hard-core très vulgaire. Le contraste et du luxe véritable et de l'obscénité la pire excite facilement. Il faut avoir connu pendant des générations l'extrême richesse ou l'ostracisme le plus marginalisant des artistes pour trouver ça odieusement ridicule.

Plus personne ne connait la valeur incommensurable d'un moment d'Illiade, vivre quelques jours réellement comme un demi-dieu de la mythologie.

Il y a bien un abîme pour se mettre face au miroir de l'extrême jusqu'à tressaillir du frisson lent de l'indécence absoute de l'ingendré. Il faudrait être folle pour se pencher sur ce rien même s'il est art immatériellement diaphane, comme une dentelle de soie tissée à la main.

Anonyme a dit…

Je dois avouer avoir ri, en effet, mon Aubépine.

Coco Chanel a dit "Si vous êtes née sans aile, ne faites rien pour les empêcher de pousser." A vous voir je dirais que non seulement vous avez déployé les vôtres mais qu'après vous être trouvé un casque et des lunettes adéquats vous y ayez ajouté un moteur d'ULM.

Anonyme a dit…

Ant. Je suis une femme à poigne, je pensais que vous l'aviez remarqué :)

Christophe Bohren : il m'a mise à rude épreuve.

Ant. Le doigté, c'est plutôt vous non ?

Gilles M. Vous y mettez décidément du votre lorsque vous commentez.

Gabriel, ma tendre pousse de bambou, vous êtes si rayonnant lorsque vous riez que peu en importe la raison.

En parlant d'ailes, je pensais me faire tatouer une petite aile de clow card au dessus de chaque fesse, vous en pensez quoi?

Anonyme a dit…

trop fort la dernière phrase de Framboise et les coms hilarantes. merci pour ce plaisir