03 mai 2010

Klixte M Framboise

Jamais le mois de mai ne fut aussi triste sur les vignobles champenois. Jamais cette maison n'aura été aussi silencieuse que depuis hier.

Entre nous, c'était presque comme une mauvaise romance.
Nous nous jalousions férocement, nous détestions farouchement et tentions désespérément de tenir l'autre à distance alors que nos existences étaient liées plus intimement que nous n'aurions jamais pu l'imaginer. Jusqu'à ce que l'un d'entre nous manque à l'appel.

On pourra dire tout le mal que l'on veut d'elle.
C'était une fille légère, une traînée notoire voire même une fieffée salope. Elle était intéressée, par le cul certainement, mais surtout par l'argent. Egotiste, superficielle et même franchement alcoolique.
Tout ça c'est vrai. Mais ce qui surpassait tout cela, c'est que c'était ma sœur avant tout.

Sous ses dehors froids et hautains, il y avait toujours cette petite grosse qu'elle a été pendant si longtemps. Ce boudin moche et délaissé qui a du se forger une destinée au détriment de sa réputation et qui ne dut sa popularité qu'à la décision forcenée d'entrer dans le vice comme d'autres entrent dans les ordres.
Dans le corps parfait d'objet sexuel qu'elle exposait à tous les regards battait assez de cœur pour épauler, assister et rassurer les pauvres créatures comme Griotte. Et puis avouons-le, elle a souvent su être là pour moi aussi. Mais qui pouvait bien avoir envie de le savoir ?

Cette liberté qu'elle avait conquise avait un prix. Ce prix elle l'a payé il y a quelques heures, dans un accident stupide qui nous laisse tous sans voix et sans recours.

Framboise nous a quitté. Framboise est partie. En écrivant ces lignes, il me semble que même les touches de mon clavier se révoltent à l'idée d'aligner les caractères.
Ma petite sœur ne me piquera plus jamais ma carte Visa. Et demain, c'est pour elle que je la ferai chauffer, pour acheter tant de fleurs que quelque soit l'endroit où elle se trouve, elle sente leur parfum comme un dernier baiser sur son front aimé.

So long, sister.


Voilà vous savez tout.
Mercredi matin, je lui dirai au revoir pour vous tous.
Le boudoir continuera, bien sûr. On ne pourrait pas fermer le Boudoir de Framboise sur une nouvelle pareille.
Je reviendrai quand son souvenir ne sera plus si pénible à moins que le destin ne mette sur ma route une fille pétillante qui pourra colorer notre blog d'une nouvelle palette.



Cover her face. Mine eyes dazzle; she died young

3 commentaires:

Nicolas Jégou a dit…

Aie ! Condoléances et tout ça.

Nostramarcus a dit…

J'avoue ne pas réussir à le croire...
Mes sincères condoléances de lecteur à tout les proches de Framboise.

N.B a dit…

Je ne comprends pas tout l'article, mais une certaine tristesse m'intrigue...condoléances..

N.B
http://filmschronicles.blogspot.com/