20 janvier 2009

La philosophie dans le Boudoir

Enfer et damnation !
La rédaction du blog Mtislav me tague.
Déjà ! Mais j'ai à peine fini de déballer les cartons !
Quel plumitif débutant et sous payé ont-ils engagé pour écrire cette pige, pour qu'il en soit réduit à me taguer  ? Je suis prise au dépourvu !

Il faudrait que je cite une ou des rencontres avec des vedettes... Tu parles d'une chaîne !

Mais j'en ai eu plein ! Entre mes conversations péripatétiques avec Bukowski (non, regardez dans le dictionnaire avant de penser à mal), la fois où j'ai failli coucher avec Beigbeder et celle où le fantôme de Barjavel est apparu chez Phryne, j'ai l'embarras du choix (sans parler de toute ces nuits de folie avec Paris Hilton, mais j'en suis un peu moins fière et mon frère se moquerait de moi si je racontais ça ). Cependant la rencontre dont le souvenir est resté ancré en moi, au plus profond de moi, celle qui me fait encore soupirer d'aise parfois, quand je pose mes jolies fesses sur le banc d'une église par exemple, c'est celle qui suit.
(Certains d'entre vous connaissent peut-être cette anecdote, mais un peu de réchauffé ne fait pas de mal., surtout dans l'urgence. )

C'était à une époque assez peu lointaine où père avait décidé que je devais faire carrière. Je m'étais donc retrouvée secrétaire au service marketing chez une de ses relations (ils se sont brouillés depuis, je me demande bien pourquoi)

Ce jour là donc, pour les besoins du travail, j'ai suivi Monsieur le Directeur du Marketing à l'ancien asile de fous de Charenton . C'était pour y rencontrer je ne sais qui pour je ne sais quelle campagne à propos de je ne sais quoi.

Bref, j'étais la porteuse de porte-documents. Mais le monsieur qu'on rencontrait semblait avoir du mal à se concentrer sur le PowerPoint à cause de mon décolleté alors Monsieur mon Directeur m'a dit d'aller faire un tour dans le parc.

J'ai obéi, car je suis très très obéissante.
Et je me suis rendue dans la chapelle de l'hôpital. Il faisait un peu frisquet, et je ne voulais pas risquer la pneumonie en restant dehors la poitrine à l'air (oui c'était un vrai décolleté) .

J'étais très occupée à admirer la chute de rein d'un Christ quand j'ai senti un léger souffle derrière moi.

Je me suis dit : Oh non ! pas encore un fantôme. Surtout dans un ancien asile de fous. C'est quand même flippant. Non ?

Par chance c'était juste le jardinier qui venait d'entrer, sûrement pour faire une pause. Je l'ai dévisagé, puis j'ai pris l'option grand angle. Wow, les travaux de plein air, ça forme...


Découvrez Chet Baker!



Il m'a fait une révérence, j'ai tendu la main. Il l'a baisé avec classe. J'étais impressionnée.

"Que fait une aussi charmante damoiselle sans chaperon en des lieux si inhospitaliers ? "

"Inhospitalier ? Mais c'est un hôpital mon cher, et une chapelle qui plus est. On peut dire que vous avez le sens de la formule"

" Quel ravissement ! Il semblerait que votre esprit soit aussi frétillant que vos appâts"

" Mes appâts ? Vous voulez me ferrer ? "

" Ce ne serait pas de refus"

"Ben mon con, t'y vas pas par quatre chemins"

"A moins que vous ne m'autorisiez à pratiquer une incision quelque part en votre giron, je me contenterai de trois. Et commençons par votre con puisque vous y tenez tant. "

Et pouf, je me suis retrouvée sur l'autel. Dans une position pas très conventionnelle.

"C'est pas très pratique", j'ai soufflé pendant qu'il me déculottait lestement.

"Laissez moi vous pratiquer, vous verrez !" a-t-il rétorqué.


"Mais je suis pratiquante !"

"Cela vous rend-t-il impratiquable ? "

"Pas du tout mais je dois avouer que vous me prenez un peu au dépourvu", lui dis-je tout en le laissant quand même me tripoter.

"Oh tant que je vous prends"

"On peut dire que vous vous évertuez à me convaincre..ouh"

" De la vertu ? Où donc ? Vous ? "

"Oh non, moi, j'évite"

"Mon vit en est ravi"

"Ouh ! Goujat, Vous profitez de mes largesses. Oooh ! ".

"En effet... Aaah"

La conversation qui suivit, bien que fort badine releva plus de la philosophie de boudoir que du dialogue sur la sémantique du biscuit de Reims (le jardinier étant bien trop occupé à tremper le sien). Je ne retranscrirais donc pas.

Quand une heure plus tard, échevelée mais comblée, j'abandonnais mon horticulteur au vocabulaire fleuri, tout somnolant dans le confessionnal pour rejoindre Monsieur le Directeur du marketing, j'avais au moins l'impression de n'avoir pas trop perdu ma journée.

"Framboise, me dit ce dernier sur le chemin du retour, saviez vous que lorsque cet établissement était un asile d'aliéné, il hébergea par deux fois le Marquis de Sade. C'est d'ailleurs interné ici qu'il termina sa vie."

Je me disais aussi...

(Et comme une chaîne, en général, se transmet, je propose que l'on voit ce que mon vénéré frère et le Sushi peuvent en faire. )

9 commentaires:

Ant. a dit…

Chère Framboise, vous êtes un véritable régal. A lire, tout au moins.

mtislav a dit…

J'ai déjà beaucoup ri quand vous avez noté vous être pliée à l'exercice...

Comment faites-vous, si vite, en explorant le sujet de manière tellement détournée mais féconde ?

Anonyme a dit…

Ant. Vous pouvez aussi m'effeuiller, c'est assez agréable.

Mtislav : Si vite ? J'ai un peu triché, c'est une rediff, mais ce billet se prêtait tellement bien à la chaîne et me permettait également d'inaugurer ma rubrique culture du mardi.
Vous me pardonnez ?

Anonyme a dit…

La relecture est toujours aussi plaisante. Mais refiler la chose est bien moins courtois! Mais s'il faut s'atteler à la tâche, je suis docile.

Anonyme a dit…

Framboise,

Je vous effeuillerai avec plaisir et les dents.
Avant de tremper mon boudoir dans votre philosophie.

ant.

Anonyme a dit…

Le Sushi : vous en héritez car ça me semblait simple pour vous. Après tout, vous avez avoué il y a quelques billet être une vedette. Vous vous croisez chaque jour dans le miroir non ?

Ant. Rien qu'à en caresser l'idée j'en frétille de plaisir...

Ant. a dit…

Frétillez, mon amie, frétillez. Mais évitez de vous caresser devant tout le monde, il y en a que ça pourrait gêner.

mtislav a dit…

Frambois, ton irruption telle un astéroïde brûlant sur la toile me surprend et comme tu fais allusion à une re-publication (qui ne me choque pas, au contraire, ton texte est parfait), je me demande sur quelle planète tu publiais tes écrits avant d'opter pour la couleur framboise.

Anonyme a dit…

Antoine, mon grand loup flamand, les prudes n'ont qu'à détourner le regard.

Mtislav : sur un autre blog évidemment mais si je vous dis où je risque de perdre à vos yeux de ma fraîcheur et de mon mystère. Et non, pour rien au monde je ne subirais ça !